XX | XX | A PONTARLIER (DOUBS) | XX | 29 |
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l'alcoolisme chronique n'était pas fréquent; les cas qu'on observait |
dans les asiles d'aliénés n'étaient pas nombreux; en somme, a |
déclaré M. Lannelongue, à cette époque, l'alcoolisme ne portait |
aucune atteinte, ni à la société, ni à la famille, ni à la race. |
xxxxC'est à partir de l'apparition des alcools d'industrie provenant de |
la distillation des grains, betteraves, pommes de terre, mélasses, |
que l'alcoolisme prend naissance et grandit avec une étonnante |
rapidité, entraînant avec lui une augmentation de la criminalité, de |
l'aliénation mentale, des suicides. Telle est la thèse soutenue par |
M. Lannelongue et par de nombreux orateurs appartenant aux |
groupes les plus différents de la Chambre, sans que cette thèse ait |
été sérieusement contredite par personne. |
xxxxLes travaux des médecins et des chimistes ont révélé l'existence |
d'un alcool éthylique et de toute une série d'autres alcools ayant une |
composition moléculaire différente et un degré d'ébullition plus |
élevé; de là le nom d'alcools supèrieursqu'on leur a donné et qui |
prête à l'équivoque, puisqu'il est prouvé que ce sont précisément |
ces alcools dont l'effet est surtout nuisible sur l'organisme humain. |
xxxxSans prétendre que l'alcool de vin, l'alcool éthylique pur soit |
tout à fait innocent et qu'on puisse en abuser impunément, ce qui |
serait une absurdité, on a le droit de soutenir, à la suite de savants |
comme Dujardin-Beaumetz et Audigé, que ses effets ne sont pas à |
comparer avec ceux des alcools industriels. |
xxxxM. le Dr Lannelongue, après avoir déclaré qu'on n'avait pu |
découvrir le principe nocif résident dans l'alcool éthylique, a cherché |
à fixer la dose à laquelle cet alcool devient nocif pour l'homme. Il |
estime qu'un adulte peut en consommer impunément 120 grammes, |
ce qui correspond à 1 litre de vin à 8 degrés environ par jour |
et à 8 petits verres d'Armagnac à 50 degrés. |
xxxxLe savant docteur a combattu les allégués de certains écrivains |
qui accusaient l'alcool de vin de contenir des éléments aussi dange- |
reux que ceux dont l'existence a été constatée dans les alcools d'in- |
dustrie. Il a cité à cette occasion l'opinion de Lancereau qui affirme |
que "les eaux de vie de vin chez l'homme ne sont pas plus dange- |
reuses que le vin"; celle de Laborde qui prétend à son tour que |
"l eau de vie de vin est bien tolérée, parce qu'elle possède le |